Les anciennes maisons traditionnelles étaient construites en bois. on commençait donc par l'ossature, la pose de la toiture pour travailler à l'ombre et ensuite l'habillage. Cette technique, sauf rares exceptions, est restée la même mais la grosse différence est que l'on construit maintenant en dur et que ce n'est pas adapté pour ce type de matériaux. Mais voyons plutôt en images :
En Thaïlande la première étape est la pose des poteaux. Ce sont généralement des éléments préfabriqués achetés dans la cimenterie du coin qui fabrique à partir de moules et où les contrôles sont inexistants. Pour la pose des poteaux on creuse un trou selon ses habitudes et sans faire d'étude de sols préalable ce qui fait que parfois certains poteaux ancré dans une partie plus meuble ont tendance à s'enfoncer avec tous les inconvénients que cela peut générer (photo de poteaux préfabriqués installés)
Sur le cliché suivant on peut voir des poteaux pour un muret d'enceinte. On a posé la première rangée de parpainsgs et quelques briquettes pour mettre à niveau. Pas de semelle en béton, juste une petite tranchée, une petite couche de ciment de quatre ou cinq centimètres et on pose directement le muret à même le sol
Technique souvent utilisée pour donner une illusion de masse aux poteaux préfabriqués, le coffrage de parpaings que l'on enduira ensuite. Cela donnera l'illusion de poteaux de plus de 40 centimètres alors qu'ils en font à peine une dizaine (pour information, les parpaings en Thaïlande font 40 cm de long pour 20 cm de haut et une épaisseur de 7 cm)
Concernant la dalle, pas de poliane, cette feuille de plastique qui empêche au béton d'entrer en contact avec la terre lors du coulage. En effet, sans ce poliane la terre absorbe immédiatement l'eau contenue dans le béton ce qui engendre un séchage rapide et une fragilisation du béton. Notez qu'il arrive aussi que le béton au sol ne soit que partiellement ferraillé, souci d'économie...
Autre problème régulier avec les dalles, leur épaisseur. Une fois de plus c'est par économie, le mètre cube de béton étant à environ 1.700 bahts (40 euros)
Donc les poteaux sont installés, vient ensuite l'installation des murs entre ces poteaux. Logiquement il faudrait d'abord monter les murs et ensuite couler les poteaux pour solidariser le tout. Mais comme les Thaïlandais construisent avec la technique de la maison en bois c'est l'inverse qui se passe et les murs sont donc complètement désolidarisés des poteaux (photo des poteaux terminés)
On glisse ensuite les parpaings entre les poteaux et on relie le tout avec un petit joint de ciment
Et avec le temps les poteaux bougent car il n'y a pas de semelles filantes qui solidarisent les fondations, les premières fisures apparaissent donc, certaines pouvant faire plusieurs centimètres avec le temps
Sur ce plan large on peut voir facilement les murs "glissés" entre les poteaux
Autre élément, pas de ceinture en béton pour les cadres de portes et de fenêtres. Les chassis en bois (je recommande à tous de privilégier les menuiseries en aluminium) sont installés en même temps que les parpaings et reliés avec ces derniers grâce à des clous...
Sur ce plan large on peut voir une fenêtre posée avec cette technique
Pour l'électricité c'est aussi un peu la catastrophe. Toujours le principe de faire au moins cher. Alors bonjour l'esthétique. A noter aussi que souvent rien n'est relier à la terre, sauf éventuellement le chauffe eau.
Bon, voilà un bref aperçu des turpitudes que vous risquez de croiser en vous lançant dans la construction. Mais bon, il existe aussi des équipes très compétentes. N'hésitez pas à rencontrer plusieurs professionnels, demandez à voir leurs réalisations, des photos de l'évolution de leurs chantiers, rédigez un cahier des charges bien détaillés et visitez régulièrement le chantier sans oublier de prendre quantité de photos de chaque détail.