L'identité des Thaïlandais est fondamentalement liée au bouddhisme. Officiellement, 90% de la population thaïe adhère au bouddhisme théravada, une doctrine qui se distingue par son esprit de tolérance et son sens de la mesure. Les magnifiques temples, les moines défilant dans leurs robes orangées, les statues du Bouddha, et les nombreuses étonnantes cérémonies sont de séduisants symboles du pays.
Afin de mieux comprendre cette doctrine et d’en saisir le sens profond, il est utile de connaitre les termes utilisés et leurs significations. Voici un petit lexique du bouddhisme thaïlandais.
L'orthographe peut varier, selon que l'on se réfère au pâli, au sanskrit, au thaï, ou à la prononciation occidentale.
Abhaya
Absence de crainte, rassurant, apportant la paix. "Mudra Abhaya" est la position de Bouddha qui exprime l'absence de crainte l'apaisement, la protection, la bienveillance. La main droite est levée vers le ciel, tandis que la gauche pointe vers le sol. Cette position est associée en Thaïlande au Bouddha marchant.
Aniconique
Dénué de référence anthropomorphiqueL’anthropomorphisme est l'attribution de caractéristiques comportementales ou morphologiques humaines à d'autres formes de vie, à des objets, voire à des idées. (dans le contexte bouddhique). Dépourvu d'images figurées. Jusqu'à l'ère chrétienne, Bouddha est absent, frappé d'interdit iconographique (fait récurrent à l'aube de la plupart des religions). Par conséquent, les évévements et miracles fondamentaux de son existence sont évoqués par des motifs allusifs, des symboles comme le lotus, l'empreinte de pied, la roue de la Loi, pour suggérer sa présence. Cette première phase, essentiellement indienne, appelée donc phase aniconique, durant laquelle la personne du Bouddha est évoquée par des symboles, est suivie vers le Ier siècle d' une phase iconique durant laquelle apparaissent des représentations anthropomorphiques du Bouddha.
Apsara
Dans la mythologie indienne, les apsaras étaient des êtres célestes qui ont l’apparence des nymphes. Dans l’empire d’Indra, dieu du ciel, elles étaient souvent représentées comme danseuses ou musiciennes. Les apsaras s’inscrivent dans l’art khmer, en Asie du sud-est et principalement au Cambodge. Elles sont aussi appelées devata. On a pris l’habitude de désigner de ce nom, parfois à tort, les divinités représentées en bas-relief sur les murs des temples khmers. Les apsaras ont connus différents rôles à travers le temps. Selon la légende, les apsaras sortent des eaux pour séduire les hommes ; ceux qui les repoussent deviennent fous, tandis que ceux qui les acceptent comme maîtresses ou comme épouses gagnent l’immortalité. Elles symbolisent dans tous les cas l’excès et sont représentées comme des tentatrices, quel que soit l’effet de leurs interventions.
Arhat (Arhant)
Le terme arhat ou arhant (de la racine Sanskrit arh, mériter), que l'on peut traduire par « saint », désigne dans le bouddhisme ancien le stade le plus élevé dans la progression religieuse pour les adeptes du Petit VéhiculeHīnayāna, terme sanskrit signifiant « petit véhicule », est couramment employé pour désigner le bouddhisme theravāda et les écoles anciennes, bien que cet emploi soit parfois contesté, en particulier par les pratiquants du courant théravāda.. Dans les anciens textes indiens et dans le bouddhisme theravâda, l'état d'arhant est le but final de la pratique bouddhique : l'atteinte du nirvānaTerme désignant la finalité de la pratique bouddhique, l'Éveil. Il exprime l'idée de salut, c'est-à-dire la délivrance de la nécessité de renaître et de mourir sans cesse, la fin des transmigrations (saṃsāra), la cessation de la douleur inhérente à toute existence., la fin des renaissances dans le monde de la souffrance saṃsāra et l'accession à l'état « où il ne reste rien à apprendre ». Avec l'essor du Bouddisme Mahāyāna, l'arhat a cessé d'être tenu pour un idéal et a été supplanté dans ce rôle par le bodhisattva. On a insisté sur le côté égoïste de l'arhat (appelé de plus en plus souvent srāvaka : élève) qui se contente de rechercher son salut propre et d'atteindre le nirvāna, alors que le bodhisattva a en vue le suprême bonheur de tous les êtres vivants.
Avalokitesvara
Avalokitesvara (seigneur qui observe depuis le haut) est sans doute le grand bodhisattva, le plus vénéré et le plus populaire parmi les adeptes du Bouddhisme Mahayana... C'est l'une des plus belles figures mythiques du Grand Véhicule bouddhique. Il personnifie la miséricorde, la compassion ; il protège voyageurs, malades et mourants ; il est « passeur » (tāra) des âmes après la mort. Ce bodhisattva protéiformeQui peut se présenter sous les formes ou les aspects les plus divers. peut représenter tous les autres bodhisattvas. Il peut être féminin en Chine et au Japon, le Dalaï lama est considéré comme une de ses émanations. Le Mantra de six syllabes du bodhisattva Avalokiteśvara est le mantra le plus connu et le plus récité: Om Mani Padme HumOm mani padme hum ayant pour diminutif mani, est un des plus célèbres mantra du bouddhisme. Son rayonnement est universel dans le bouddhisme mahāyāna. Il est également un mantra national du Tibet.
Bhikku
Bhikku ou Bhikkhu, mot sanskrit qui signifie littéralement « mendiant » désigne dans le bouddhisme les moines, du fait qu'ils ne peuvent, en principe, mettre de côté de la nourriture, mais doivent la quêter. En Thailande, Les bhikkhus sont totalement dépendants de la générosité continue des laïcs pour leur subsistance.
Bodhi
Bodhi est un terme pâli et sanskrit signifiant Éveil. Dans le bouddhisme, le terme s’applique à une personne libérée du saṃsāra, le cyle des renaissances et le tourbillon des passions. Dans le bouddhisme Theravada, un tel état est réalisé quand les dix empêchements (ou actes non vertueux : tuer, voler, l'inconduite sexuelle, tromper, mentir, les paroles dures, les paroles futiles, l'envie, la malveillance, les vues erronées) qui lient un être humain à la roue du samsara ont été dissout, quand les quatre nobles vérités ont été profondément comprises et quand les conditionnements psychologiques ont été détruits. Cette appellation est typique surtout du Grand Véhicule, dont les textes commentent longuement les deux sortes de bodhi : la bodhi inférieure et la bodhi supérieure. Cette dernière est faite de connaissances multiples et constitue une véritable omniscience, à laquelle se mêlent des pouvoirs magiques et une multitude de caractéristiques merveilleuses.
Bodhisattva
Dans le bouddhisme theravâda, le terme de bodhisattva désigne des aspirants à l'éveil qui, par volonté pure et la pratique des vertus dites paramita, ne cherchent pas à atteindre leur seul salut et devenir arahant, mais obtenir la connaissance complète de la Vérité afin d'enseigner aux autres disciples et devenir ainsi un bouddha parfait.
Contrairement au bodhisattva présenté dans le mahâyâna, le bodhisattva theravâda rejoindra le nirvâna après la mort. Le bouddhisme cependant, spécialement sous sa forme du « Grand Véhicule » (Mahāyāna), enseigne que certains bouddhas décident de se réincarner et suspendent, par compassion pour leurs semblables, leur entrée dans le nirvāṇa afin d'aider tous les êtres dans la souffrance.
Le Dalaï-lama cite très souvent cette strophe qui contient l'essence de cette aspiration :
"Tant que l'espace durera,
Tant qu'il restera des êtres,
Puisse-je moi aussi demeurer
Pour enrayer la souffrance de tous."
Bot
Abréviation de ubosot. Désigne le bâtiment consacré qui est utilisé pour les cérémonies les plus importantes de la communauté monastique, notamment les ordinations. Ses dimensions varient mais il doit pouvoir abriter au moins 21 moines, minimum requis pour certaines célébrations. On y retrouve le bouddha le plus vénéré du wat.
Bouddha
Le titre de Bouddha désigne une personne ayant réalisé l'éveil, c'est-à-dire atteint le nirvāna (selon le hinayana), ou transcendé la dualité samsara (selon le mahayana). Le Bouddha historique (Siddhārtha Gautama), né 543 ans av. J-C, a fondé la doctrine bouddhique et serait le premier a avoir reçu ce titre de bouddha. Tous les courants bouddhistes le considèrent comme le « bouddha pur et parfait » de notre ère, qui non seulement a atteint l’éveil, mais est capable de « mettre en branle la roue de la loi »La mise en mouvement de la roue de la loi désigne le premier sermon de Gautama, dans lequel il énonce les quatre nobles vérités. et de propager l’enseignement bouddhiste dans le monde.
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